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Les origines de la permaculture et son évolution

 

 

Un début impossible à situer

 

Le mouvement de permaculture puise ses sources dans différentes régions du monde et dans différentes époques : Masanobu Fukuoka au Japon et son expérience d'agriculture naturelle au milieu du 20ème siècle, les paysans de Chine et de Corée de la fin du 19ème siècle, les tribus indigènes de Tasmanie, etc. Bille Mollison et David Holmgren ont observé ces pratiques et les ont documentées dans leur premier ouvrage Permaculture 1 paru en 1974. Ces deux Australiens ont également étudié les scientifiques tels que Odum (grand écologue du 29ème siècle), Watt (grand écologue également), Birch, Linn Margulis, James Lovelock, etc. Ils se sont intéressés de près au fonctionnement des écosystèmes et aux principes de la thermodynamique et de la circulation de l'énergie dans les écosystèmes.

Bill Mollison et David Holmgren ont ainsi "crée" le terme de permacultureet l'ont diffusé à travers leurs deux ouvrages : Permaculture 1 et Permaculture 2, et l'ouvrage de référence pour l'enseignement de la permaculture A designer's Manual de Bill Mollison. Ils ont mis en place un réseau international, avec des rencontres tous les deux ans qui ont permis de mettre au point le cursus d'enseignement standardisé. Depuis, les cours de permaculture se multiplient à travers le monde et les projets également.Récemment, le mouvement des Villes en transition, initié par un professeur de permaculture Rob Hopkins, trace une merveilleuse adaptation de la permaculture au milieux urbains.

 

La permaculture : « la culture permanente »

La permaculture est la conception consciente de paysages et de projets s’inspirant de la nature et visant à créer des écosystèmes humains productifs et durables.

La permaculture se fonde sur une éthique très forte : le respect de la terre, de l’humain et le partage équitable des ressources. Son but est de répondre aux besoins humains en garantissant une intégration harmonieuse des activités humaines au sein des écosystèmes. Les gens, leur habitat et la façon dont ils s’organisent sont au centre de la permaculture.

Ainsi, si la permaculture traite de la production d’aliments sains à des fins d’autonomie alimentaire individuelle et régionale, elle est également un outil de prospérité durable pour la société. Ainsi, un des fondateurs du mouvement, l’Australien Bill Mollison, écrit dans un ouvrage fondateur en 1986 « Nous avons pris en compte les problèmes posés par le chômage et la retraite anticipée, les névroses urbaines, et le sentiment d’impuissance et d’absence de but ressentis par beaucoup dans le monde contemporain (…) ; les sociétés ont besoin d’idéaux partagés et de buts à long terme, et notre étude peut être une contribution parmi d’autres pour se diriger vers de tels objectifs. ". Ainsi, de plus en plus de projets en permaculture s'intéresse au vivre-ensemble, aux échanges économiques, à l'éducation, à l'habitat.

 

Ce que dit la permaculture sur l’agriculture

 

La philosophie de la permaculture consiste à travailler avec la nature et non pas contre elle. Les fondateurs du mouvement ont observé – avec d’autres – que les méthodes agricoles modernes bouleversent les équilibres écologiques et provoquent la dégradation et l’érosion des sols cultivables, à la fois par l’utilisation des adjuvants chimiques, mais également depuis des siècles, par l’utilisation du labour qui en retournant le sol perturbe la faune du sol et casse la structure mécanique de la terre maintenue par les réseaux de racines et de champignons, favorisant ainsi son érosion par les eaux de ruissellement.

Suite à cette observation, deux Australiens, Bill Mollison et David Holmgren, inspirés notamment par Masanobu Fukuoka et son concept d’agriculture naturelle, ont créé le terme de permaculture à partir de deux termes anglais : « permanent » et « agriculture ». Les créateurs du concept ont ainsi défini la permaculture comme « (…) un système évolutif intégré, d’auto-perpétuation d’espèces végétales et animales utiles à l’homme. C’est, dans son essence, un écosystème agricole complet, façonné sur des exemples existants, mais plus simples ». Depuis, comme nous l’avons indiqué plus haut, le concept s’est étendu à la « culture » de manière large, l’agriculture ne pouvant évoluer de manière isolée, et les aspects sociaux faisant partie intégrante d’un véritable système durable.

Une ferme en permaculture vise l’efficacité énergétique, que cela soit en évitant un travail inutile, en faisant d’un déchet une ressource, en valorisant les services rendus par les écosystèmes, ou encore en réduisant les consommations et les déplacements. C’est une réponse aux enjeux de raréfaction des ressources fossiles et de dérèglement climatique.

 

Les praticiens agricoles de la permaculture n’utilisent pas d’intrants de synthèse issus pour la plupart de l’industrie pétrochimique. En permaculture est pratiqué le non labour afin de ne pas tuer la pédofaune  ni détruire le complexe argilo-humique, garant d’une bonne fertilité du sol. Cela permet également de réduire la pénibilité du travail et l’investissement que représente un labour. La permaculture centre son approche sur l’arbre et la forêt. Ceci se traduit, par exemple, par la revalorisation des haies en bordure des cultures et des bocages comme garant de la biodiversité et de la limitation de l’érosion éolienne.

 

En effet, de nombreux écologues ont montré qu’un écosystème naturel mature est largement plus productif que n’importe quel système humain de production de nourriture. Par exemple, la productivité primaire nette d’une forêt tempérée caduque est deux fois celle d’une terre cultivée moyenne du fait d’une utilisation de l’énergie, de l’eau et des nutriments beaucoup plus efficace que celle de l’agriculture (in Robert H. Whittaker, Communities and Ecosystems). La permaculture s’est donc orientée vers la recherche de la mise en place d’agro-écosystèmes productifs s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels.

 

La permaculture est un procédé « alternatif » de production alimentaire écologique et une nouvelle façon de concevoir le monde.

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