Les toilettes sèches
Les toilettes sèches sont le premier aménagement que nous avons mis en place. Nous avons choisi de les installer en extérieur pour des questions de commodité et de confort vis-à-vis de potentiels désagréments (odeur …). Et aussi parce qu'il est si agréable d'aller dehors que cela nous donne une raison de plus de prendre l'air plusieurs fois par jour !
Nous avons ainsi construit des toilettes sèches d'extérieur avec des matériaux « légers » (d'une durée de vie de 5 ans environ : bois de pin et OSB). Le choix de ces matériaux qui ne durent pas dans le temps est lié au fait que nous n'étaions pas sûr du choix de l'emplacement des toilettes et voulions une construction réversible. En effet, l'emplacement de toilettes sèches est assez stratégique et nous souhaitions nous assurer que l'emplacement choisi était le bon avant de construire les toilettes sèches définitives en matériaux plus solides. Il faut qu'elles soient faciles d'accès et en même temps, ne se trouvent pas dans le champ de vision d'une zone de détente par exemple !
Ces toilettes sèches sont des toilettes à compost intégré (c'est-à-dire que le compost se forme sur place dans une cuve, sous les toilettes) ; ainsi nous n'avons pas à déplacer un seau quotidiennement. Pour créer ces toilettes 'surélevées', nous les avons installées à l'orée de la forêt (ce qui les rend plus discrètes), sur une pente (les toilettes sont en haut, la cuve de stockage en bas). Respectant notre objectif de ne pas détruire l'existant, nous avons utilisé les arbres comme poteaux de la structure. Nous avons accroché les toilettes aux arbres avec un système de structure coulissante pour que les toilettes ne se fissurent pas quand il y a du vent et que les arbres bougent !
Fonctionnement de nos toilettes dites "à compost intégré" : il y a deux toilettes en vérité, chacun avec son compartiment de stockage. Quand le premier compartiment des toilettes est plein (au bout d'environ 2 ans), nous condamnons cette première toilette et la matière aura 2 ans pour composter sur place. Pendant ces deux années, nous utilisons la deuxième toilette. Il est important d'arroser le bac plein qui composte de temps en temps car la matière sèche ne se composte pas. Quand le deuxième compartiment est plein, le premier compartiment est prêt : c'est-à-dire que le compost sera prêt à être utilisé comme engrais naturel pour les arbres. On vide le premier compartiment, on condamne le deuxième et c'est reparti avec le premier !
Choix de l'emplacement des toilettes : nous avons installé les toilettes extérieures à l’orée de la forêt, en hauteur, suffisamment proches et éloignées de la maison pour ne pas être incommodé.
Les toilettes sèches concentrent l'azote au même endroit ; en effet, les déjections et surtout l'urine sont très chargées en azote. Pour pallier le risque de pollution du sol et de la nappe phréatique, nous avons installé une bâche au sol de la cuve, nous l'avons percée de petits trous pour que l'urine soit répartie dans le sol et ainsi utilisée par la végétation environnante. De ce fait, nous ne risquons pas de polluer la nappe phréatique. L'idée est de ne pas créer de déchet mais bien de la matière organique.
Nous régulons aussi les apports de matière sèche (sciure, paille, petits branchages) en fonction du nombre de personnes présentes sur site pour limiter les ruisselements d'urine. Enfin, les messieurs urinent sur une botte de paille !
Afin d'optimiser nos déplacements, nous avons mis le bac à compost à proximité des toilettes (zone de compost regroupant plusieurs types de « déchets » ayant chacun leur bac : déchets des toilettes sèches intérieures, le compost alimentaire, les tontes de gazon qui deviendront du terreau, etc...). Ainsi, en allant aux toilettes, nous pouvons grâce à notre design : 1) traverser le potager et donc le surveiller, 2) apporter les déchets de cuisine 3) surveiller l'évolution du compost.
Choisir d'installer des toilettes sèches plutôt que des toilettes 'normales' (à eau) a été un choix évident pour nous.
Nous avons en tout installé une toilette sèche double à l'extérieur et une toilette sèche à l'intérieur.
Nous privilégions l'utilisation des toilettes sèches extérieures (confort, tranquillité et odeur). Les toilettes sèches d'intérieur sont utilisées quand il fait très froid ou qu'il pleut fort.
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Comparaison avec la consommation en eau d'une toilette à chasse d'eau
Calcul
Hypothèse : un individu va 5 fois aux toilettes par jour avec une chasse d'eau qui consomme 12 l :
5*12 = 60 l
60*365 = 21 900 l
En un an, une seule personne peut économiser jusqu'à 21 900L d'eau si elle utilise des toilettes sèches.
En sachant que 1m3 d'eau coûte 4€ (en moyenne en France)
4*21,9 = 87,6 €
Prenons une famille de 4 personnes :
87,6€ * 4 personnes = 350 €
Ainsi, une famille peut être amené à économiser jusqu'à 350€/an grâce à des toilettes sèches, sans compter la création de matière organique de qualité. Bien sur, notre principale motivation n'était pas l'argent économisé, mais de recycler les minéraux présents dans nos urines et fèces plutôt que de les envoyer polluer les rivières.